Vigiliae Christianae 5 (1951) pp.193-203.
UN FRAGMENT DE DE SPECTACULIS DE TERTULLIEN PAR G. I. LIEFTINCK
C'est déjà la seconde fois que M. A.-P. van Schilfgaarde, -------------------
1.
La première fois ce fut une chemise pour les comptes de la table |
de la Bibliothèque de Leyde. Celle-ci en est très fière d'autant 2. Les traces de son blason au frontispice du ms sont encore reconnais- |
En voici la description: Il s'agit d'un seul feuillet coupé en 5. Tout trahit la provenance d'un grand scriptorium de cathédrale |
ques, le paléographe les cueillera toutes de nos facsimilés. 7
Tout
e = i (conflectemur, r°, 1.8; eregere, r°, 1.20; congemescentes, v°, 1.25) e = o (tempera, r°, 1.5) a = i (dominiaci, v°, 1.26) 13 t = d (aliut, aput, aliquit)
u = b
(liuacunculo, r°, 1.3).
7. On observera la séparation des mots qui est très défectueuse et no- |
Le texte du fragment
Voici les variantes: dans la, première colonne se trouve le texte
14. V = Ed. de Vienne A = cod. Agob. |
Serait-il possible que nous ayons ici un feuillet du ms. de Mesnart ? ------------- 15.
Quant au second passage: un copiste carolingien ne connaissant pas |
non habeas neque recognoscas? quid enim iucundius quam] dei ................................ a domino (AB: deo) con
Nous avons vu qu'il n'est pas probable que notre fragment ait
16.
B. Röse,
Sigmund Ghelen
dans J. S. Ersch u. J. G. Gruber,
Allgem. |
tempera et inuitator ipsorum est. nostrae coenae, nostrae nuptiae nondum sunt, non possummus cura illis discumbere . . . B: Proinde . . . ac si .. . deliuacunculo uenenatu nec tangi . . . imitator . . . nondum sum, non possum . . . Gel. (1562)17. proinde . . . ac si . . . de liuacunculo uenenato: nec tanti . . . et invitator . . . nondum sunt. non possum . . . Fr.: proinde . . . ac si . . . deliuacunculo uenenato nec tangi . . . et inuitator . . . nondum sunt non possumus . . . On le voit, à cet endroit l'édition de Ghelen suit presque partout la rédaction de notre fragment. Nos feuilles de garde peuvent-elles être considérées comme ayant fait partie d'un des mss. consultés par Ghelen au profit de son édition? Est-il matériellement possible que ce feuillet puisse en provenir? La réponse est subordonnée à une autre question : est-il possible de dater approximativement la reliure dont ces deux morceaux de parchemin ont fait partie? Si notre registre avait été relié assez longtemps avant la date de l'édition de Gelenius, la relation de cette dernière avec notre fragment serait exclu. Au premier coup d'oeil, on serait tenté de conclure dans ce sens; tout porte à croire à une date plus reculée: la partie principale du registre a été écrite entre 1537 et '30. Dès le début le baron Jean de Pallandt, premier seigneur de Keppel de cette famille (1530-'65), lui-même aussi a fait usage de ce livre presque non utilisé, pour y noter des emplettes, des arrangements financiers avec ses sujets etc. Mais après 1545 on n'y trouve plus aucune trace d'emploi. Malgré tout cela le ms. ne semble avoir été relié que beaucoup plus tard. Voici ce qu'un examen des archives de Keppel m'a appris. M. Van Schilfgaarde, fort bon connaisseur de ses trésors et de tout ce qui concerne l'histoire des familles seig- neuriales de l'ancien duché de Gueldre, a eu la bonté de m'y assister. C'est donc sous la conduite de ce Mentor que j'ai eu le privilège d'examiner de près les autres registres de l'époque de Jean de Pallandt. Bienque le livre n'ait donc pas été employé après 1545, il est très probable qu'on ne l'a relié que vers 1563. Car à cette date, deux ans avant sa mort, le seigneur de Keppel semble avoir réglé définitivement les affaires de sa petite chancellerie: il a fait --------------------- |
composer un nouveau registre de fiefs, en même temps qu'il a ---------------- 18. Voir plus haut. Le fragment de Doesburg a servi de chemise pour |
consulter une étude bien connue, mais extrêmement rare, de A.
Decker, 21. Festschrift der 43.
Versamamlung deutscher Philologen u. Schulmänner . . |
conduisaient vers le scriptorium de Cologne au début du 9e siècle. J'espérais donc vivement y trouver mentionné un ms. de Tertullien. Ce fut bien le cas. Decker nous en a transmis une désignation très claire et indubitable, quoique, tout comme son prédécesseur du 9e siècle, il n'en ait pas reconnu l'identité: De resurrectione mortuorum. lib. I
Certes,
De Spectaculis
n'est pas cité et la liste paraît avoir été
26. Decker, nr. 98 (pp. 227
et 249).
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G.I. LIEFTINCK, Un fragment de De Spectaculis de Tertullien provenant d'un manuscrit du neuvieme siecle, Vigiliae Christianae 5 (1951) pp 193-203. © Brill Academic Publishers, 1951. Reproduced by permission of the publisher. All rights reserved.
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